Histoire et présentation

Bellegarde, une ville d’eau

S’il y a bien un élément qui marque l’histoire et l’évolution du territoire Bellegardais; c’est indéniablement l’eau.

Le territoire de Bellegarde qui s’étend sur 4500 ha se découpe en trois paysages majeurs (*) :

 

  • Une plaine marécageuse soumise aux aléas du Rhône,
  • un plateau probablement jadis boisé, aride, balayé par le vent desséchant du Nord (Mistral) et marqué lui aussi il y a plusieurs millions d’années par le passage du Rhône qui y a laissé des quantités de galets.
  • Enfin la liaison de ces deux premiers reliefs, sur un axe Nord-est / sud-ouest est un pendant. Abrité du vent, chauffé par le soleil, hors des crues du Rhône, il est le lieu de résurgence de nombreuses sources.

Il y a plus de 17 000 ans, c’est bien évidemment sur ce dernier relief que les hommes se sont installés, à proximité des sources les plus pérennes. Jusqu’au 19ème siècle, ils poursuivront cette tradition (de bon sens) créant des communautés comme celles de Broussan et de St Jean notamment tout en utilisant les marécages de la plaine pour la pêche, les matériaux, les pâturages ou les cultures. Les bois du plateau étant quant à eux des réserves de chasse voire des pâtures d’hivernage pour les troupeaux.

 

 

 

Le Pons Aerarius

A moins de 20 km des grandes cités antiques de la région, Nemausus (Nîmes) et Arelate (Arles et Trinquetaille), l’influence romaine ne pouvait qu’atteindre Bellegarde. Et là encore, c’est son eau salvatrice qui va inciter au 1er siècle la construction d’un aqueduc. Le territoire semble aussi devenir le point naturel de liaison entre les deux grandes cités. Si la grande voie romaine « Via Domitia » reliait Nimes à Arles via Beaucaire. Une variante plus directe semble avoir existé au moins vers le III ème siècle de notre ère. Ce raccourci à travers les marécages de la plaine aurait été possible (probablement pendant les périodes sèches) avec notamment la réalisation d’un pont à péage dénommé « Pons Aerarius » que l’on situe sur la commune de Bellegarde.

 

Le Castrum Bellae gardae

Mais véritablement le nom de Bellegarde n’apparait que vers le 11ème siècle. Bellegarde est alors un carrefour stratégique des voies menant à Beaucaire / St Gilles / Arles / Nîmes.
Un château (Castrum Bellae gardae – le château de Belle Garde ») y est installé pour sa surveillance. Le village de Bellegarde va se constituer à ses pieds. Outre les voies de terre, un canal de navigation reliant St-Gilles à Beaucaire va aussi se développer.
Plus tard, un chemin de fer et son train de Camargue viendront également s’y associer.

Un village en permanente évolution

A partir de 1850, le village va s’étendre dans la plaine et ce jusqu’en décembre 2003 où le Rhône va rappeler aux habitants sa puissance et ses dangers. La zone du plateau devient alors l’axe majeur du développement de la ville.
A travers cette histoire, des hommes vont marquer leur temps, comme le potier Antoine Syjalon, le Félibre Batisto Bonnet, l’aménageur et visionnaire Philippe Lamour qui va transformer l’agriculture régionale avec le canal du bas Rhône Languedoc (BRL) et le terroir local avec l’AOC Clairette de Bellegarde.
Aujourd’hui, ancrée dans la Communauté de Communes Beaucaire Terre d’Argence, Bellegarde avec ses 7100 habitants est une ville moderne. Son identité autour de l’eau est toujours présente et valorisée.

(*) NB pour être complet il faudrait mentionner la faille qui partage le territoire en deux bassins versants sur un axe Sud-Ouest Nord- Est et occupée par un ruisseau (le Rieu) dont les crues peuvent être dévastatrices.